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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le blog de christian schoettl 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 200 300 > >> 4 août 2018 6 04 / 08 / août / 2018 17:07 la tablette de l'autre coté du miroir exactement depuis 20 ans l’été, je prends le chemin du sud ,vers cette ile que je me suis inventée ,bien entendu ,je me répète dans mes partages avec vous,mais mon émerveillement reste constant et il provient d’un tel sentiment de plénitude jamais trahi que j’aime a le partager ,juste ,peut-être , pour dire c’est possible un jour, un ami m’a dit « arrêtes de dire que tel meuble ou telle lampe tu les a acheté a carrefour,on s’en moque » en fait j’ai réalisé a quel point ,je voulais dire qu’il est inutile de faire des dépenses somptuaires pour créer une sorte de bonne alchimie, en fait ,j’ai réalisé combien ,l’harmonie vient des lieux ,de leur disposition ,de leur situation et des êtres qui écoutent cette réalité impalpable ces mois d’été que j’appelle éternation en miroir a hibernation, sont comme passer de l’autre coté du miroir et faire l’inverse du reste de l’année ,le temps ne compte plus (ou presque) les rites ou traditions sont installées durablement, le convoi a travers la france avec les dromadaires , le premier diner a base de marmite du pecheur au village avec les « blanc » qui sont des bienveillants et que chez les cathares on aurait appelé des bons hommes et bonnes femmes,diner a l’auberge du village ,où la bise et le christian sont de mise si je vous raconte cela et ce qui suit c'est que je n'ai pas la sensation d'avoir ce type de rapports au "nord" et que donc que cela vient de moi, et de ma disponibilité ou son absence cette année ,une joie inattendue d’avoir emmené avec nous ,la « merveille » ma petite fille ,j’ai plus que perdu l’habitude des enfants en bas ages, mais cela a été formidable de l’avoir avec nous; c’est si rare et j’ai mesuré combien mes activités lorsque mes enfants étaient plus jeunes nous ont privé d’instants importants le rite c’est aussi les fleurs ,cette année ,le jasmin m’a fait deux cadeaux ,celui d’être devenu un arbre et d’avoir fleuri jusqu’à mon arrivée , j’aime les fleurs et ici ,je leur parle ,chaque matin ,je les arrose ,il y a mes préférées et je crains qu’elles ne le sentent ,parfois dans la journée ,a la regarder je sens qu’une d’entre elles a soif et je suis incapable de continuer quoi que ce soit avant d’avoir répondu a son appel s’occuper de fleurs ,c’est donner du temps au temps ,et avoir le bonheur chaque matin de les voir grandir ,exploser ,embaumer ,là encore ,c’est ici que la vie m’offre ce temps qu’a janvry je n’aimerai pas « perdre » dans la fulgurance quotidienne le premiers pas sur le terrain, c’est pour voir l’arbre que m’avait planté justin,voir les oliviers et leur promesse de récolte et observer la pousse misérable des chênes truffiers ! car là encore l’argent n’achéte pas le temps ,et la nature avance a son rythme, pas a celui des comptes en banque le rite c’est de faire les courses ,le bon sourire du marchand de journaux qui me parle de janvry ,de la boulangère qui picore ,en rigolant, dans ma main la monnaie ,de laurence la poissonnière qui me claque des bises et qui me sert des poissons magnifiques avec son accent du midi chantant ,elle qui vient d’étampes ! madame galliano ,l’épouse de monsieur le maire ,chef d’orchestre derrière son étal de légumes, dans sa ferme, qui me suit sur ce blog et facebook aussi je crois ,et que ce « parisien » amuse et parfois intrigue et puis, pierre et jeanine,sans qui notre maison ne serait pas debout et surtout pas ce qu’elle est, et avec qui je mesure combien l’amitié, on la rencontre a tous âges , ces deux là font partie de ceux qui peuvent appeler quand ils veulent ,on sera au garde a vous et je sais que si j’ai un cadavre a enterrer pierrot répondra présent, cette année ,ce sont nos petites filles manon et chloé qui ont crée un lien fort ,elles ont « matché » comme on dit sans parler de jacky ,l’homme des olives ,a bord de son éternelle voiture verte comme ses olives et ses figues qu’il cultive ,récolte ,presse et met en fut ,l’homme a l’accent encore plus chantant que les autres, qui en découvrant pour la première fois mes dromadaires,m’avait dit « des conneries de parisiens ,j’en ai vu mais celle-là, elle les dépasse toutes ! » désormais, le rite, c’est aussi, le premier dimanche matin de notre arrivée ,l’arrivée d’un cycliste en sueur ,et sous le casque le visage bienveillant de luc ,vétérinaire a la retraite désormais, mais affamé de vie si je vous raconte cela c’est parce qu’il s’agit d’un monde, sans prise de rendez-vous,sans agenda,sans enjeux,sans rapports de force ni emploi du temps ,rythmé par le lever du soleil et les amis qui passent avec pour seule ambition la sérénité bien entendu, certains diront que je me console ou ,pire que je mens ,mais je vous jure a regarder l’actualité parlementaire de ce mois de juillet ,que pas un seul instant ,je n’ai regretté mon échec électoral ,avec même la sensation que les circonstances s’étaient occupées plus de mon bonheur que de mon amour propre l’été,ce sont les fleurs,mais aussi cet incroyable privilège de se nourrir avec des légumes de pierre ou de monsieur galliano ,qui tous ont poussé a un jet de pierre ,du fromage de chevres de bertin qui paissent dans le vallon d’a côté et du vin de pierrot encore et toujours lui et c’est un plaisir que de voir nos hôtes de passages découvrir le gout d’une tomate qui n’a jamais vu une chambre froide,découvrir le gout d’une salade fraichement coupée trancher une truffe d’été en lamelles fines achetée a un caveur de lorgues ,ou de baduen ,prendre une tranche de pain du village grillée ,arrosée d’huile d’olives de mes arbres ,un peu de gros sel …avoir pris le temps de le faire et de le déguster a l’ombre de la treille …what else ? je ne pourrais pas vivre ici, mais ici, mon cœur est plus sage ,moins fou ,moins douloureux,il me rappelle moins a l'ordre donc et cette pause m’est utile ,neccessaire si les dromadaires profitent de la saison pour débroussailler le terrain ,les chats ,a peine arrivés retrouvent leurs marques ,comme si nous vivions ici a l’année ,certains me disent qu’on les voit plus souvent allongés que debout,sans doute la chaleur qui les conduit a plutôt dormir la journée et a multiplier les activités nocturnes ,eux qui a janvry ne sortent pas de la maison profitent de la nature a l’état brute qui nous entoure quant a max ,il a chaud ,mais le fait de ne pas nous quitter d’une semelle semble le remplir de satisfaction,ce chien est étonnant :l’autre soir,nous étions a table avec un ami un peu bousculé dans sa vie ,le chien en écrasait a nos pieds ,l’ami s’est mis a pleurer des larmes silencieuses sans sanglots et avant même que nous réagissions max ,avait bondi et collé sa tête contre sa joue …. les animaux sont souvent le reflet d'une maisonnée bien sur ,le bonheur ce sont les amis qui passent et si ,les premières années ,une certaine boulimie nous poussait accueillir plein de gens en même temps avec de grandes tablées ,désormais le vrai plaisir est de recevoir « individuellement » sans brouhaha ,prendre le temps, encore, de pouvoir se parler ,de vivre et se promener ensembles agenda pas facile a organiser avec des télescopages comme cette année dus a l’imprévu mais une qualité de relations humaines bien plus riches il y a les « habitués » ,certains depuis vingt ans ,ceux là sont de la famille ,nous sommes aussi a l’aise que si nous étions seuls et puis il y a les nouveaux ou les presque nouveaux ,a chaque fois c’est une pierre de plus a l’édifice et rares ont été durant ces vingt ans les sejours qui ne sont pas bien passés ,c’est un moment formidable car tout a coup sur cette ile au milieu de verdure on vit ensemble vingt quatre heures sur vingt quatre (enfin avec ses limites !) un jour ,je raconterai peut être ,ces tranches de vie ,ces puzzles d’humanité tous ceux qui sont venus connaissent le rituel de farigo